Après la réforme du commandement organique des forces de
surface intervenue en 1999, la force d'action navale regroupe sous l'autorité
d'un Amiral la totalité des bâtiments de surface.
En 2000, la FAN comptait près de 117 bâtiments,
armés par 10 000 hommes et femmes.
ALFAN est responsable de la mise en condition et de la mise
en oeuvre de l'ensemble des forces de surface. Sous ses ordres, ALFAN/Toulon et
ALFAN/Brest, autorités organiques de proximité, sont chargées de la mise en
condition des forces, respectivement basées en Méditerranée et en Atlantique.
Les forces à la mer peuvent être commandées par ALFAN
lui-même ou par l'un de ses officiers généraux adjoints. Il doit également
assurer la disponibilité, la préparation et
l'entraînement des forces qui sont placées sous le commandement
opérationnel du CEMA.
La gamme des moyens est large : de la frégate, qui peut
être déployée seule pour une mission de présence en zone de crise, aux
groupes aéronaval et amphibie pouvant intervenir de façon dissuasive ou
offensive dans un conflit régional, en passant par la force de guerre des mines
qui assure la liberté d'accès des ports des façades Atlantique-Manche et Méditerranée.
Les bâtiments de la force d'action navale peuvent être
classés en sept grandes catégories :
le porte-avions autour duquel s'organise le groupe
aéronaval
Le groupe aérien du porte-avions peut comporter jusqu'à
quarante aéronefs de l'aviation navale, de l'aviation légère de l'armée de
Terre ou de l'armée de l'Air. Sa composition est élaborée en fonction de la
mission du groupe et de l'environnement tactique dans lequel il est appelé à
évoluer.
Le groupe aéronaval comprend également un sous-marin
nucléaire d'attaque en soutien intégré et reçoit si nécessaire le soutien
direct d'avions de patrouille maritime à long rayon d'action et basés à
terre.
Ses atouts principaux pour la conduite d'une opération sont
:
l'absence de contraintes diplomatiques, due à son
déploiement dans les eaux internationales
la mobilité, qui se traduit par la capacité de se déplacer
de 1 000 kilomètres par jour
la puissance aérienne nécessaire à toute action de force,
qu'il peut apporter au voisinage des zones sensibles ou en crise
le contrôle par son aviation embarquée d'une bande
littorale de 200 kilomètres de large en tout point du globe
Associant ainsi le bénéfice de la puissance aérienne à
ses qualités propres de souplesse d'emploi et de mobilité, une force maritime
articulée autour du groupe aéronaval est un outil précieux pour l'autorité
politique, qui peut ainsi choisir d'intervenir où elle le souhaite, aussi
longtemps que nécessaire.
Le groupe amphibie
Acteurs finaux d'une opération aéronavale, les principaux
moyens amphibies sont regroupés au sein de la force d'action navale. Agissant
dans le cadre d'opérations interarmées et interalliées, ils transportent le
plus souvent des éléments de l'Armée de Terre qu'ils mettent à pied d'œuvre en zone contrôlée par des
armées amies ou en opérations de débarquement comportant, héliportages et
plageages sur des rivages non aménagés ou faiblement défendus.
Un groupe amphibie comprend :
un ou plusieurs transports de chalands de débarquement (TCD)
qui ont une capacité importante de transport de troupes, d'hélicoptères et de
chalands (ces derniers dans une vaste cuve intérieure : le radier). lis
possèdent des installations médicales très performantes (blocs opératoires,
salle de traitement de grands brûlés ... ) pour conduire des missions
sanitaires de grande envergure. La FAN comprend les quatre TCD de la marine
nationale, dont la Foudre
et le Siroco.
Ceux-ci ont aussi la capacité d'embarquer et de mettre en oeuvre des
états-majors interarmées et interalliés pour assurer les fonctions de
commandant de théâtre embarqué
un ou plusieurs bâtiments de transport léger (BATRAL)
capables de "plager" directement pour débarquer des éléments
terrestres mécanisés
des hélicoptères de transport de l'aviation navale (Super-Frelon)
ou de l'armée de Terre (Puma ou Cougar) qui participent au
débarquement d'hommes et de matériel
des commandos
de la marine chargés de la préparation terrestre du débarquement et
spécialistes des actions ponctuelles à terre menées à partir de la mer
des bâtiments d'accompagnement et de soutien (qu'il peut
partager avec le groupe aéronaval).
Les
frégates
La plupart des frégates de la FAN sont équipées de
missiles
mer/mer à vol rasant, très performants en lutte anti-navires, et d'un
hélicoptère embarqué, indispensable en lutte anti-sous-marine et en lutte
au-dessus de la surface. Cet aéronef, prolongement des moyens de détection
optique, radar et sonar, permet à la frégate de conduire des attaques en
restant hors de portée de l'ennemi.
Les quatre frégates antiaériennes de la FAN sont dotées de
puissants radars et de missiles surface/air à grande portée. Elles assurent la
défense de zone d'une force navale contre tout aéronef.
Les neuf
frégates de lutte
anti-sous-marine, avec leurs
sonars remorqués actifs et passifs ainsi que leurs torpilles portées par
hélicoptère sont aptes à contrer les différents types de sous-marins qui
pourraient menacer le groupe. Elles participent à la projection de puissance au
sein d'un groupe aéronaval ou amphibie et aux missions de présence ou de
contrôle. Ces dernières tâches constituent également la mission première
des quatre frégates de type La
Fayette intégrées à la FAN depuis 1997.
Les avisos A69 sont dotés
de moyens qui complètent ceux des frégates. Leurs équipements et leurs armes
sont plus spécialement adaptés à la lutte contre les sous-marins classiques,
en particulier par petits fonds. l'accroissement du nombre des sous-marins dans
les marines secondaires, et le développement au cours de ces dernières années
des actions menées de la mer vers la terre donnent toute leur importance à ces
unités.