Remonter

Avec des moyens de fortune, il parvient à créer le cours des nageurs de combat avant que les commandos ne rejoignent St Mandrier.


Le 30 mars 1953, les nageurs sont versés au commando Hubert dont Claude Riffaud prend le commandement. Le Commando Hubert version nageur est né.

Dès lors, l'histoire est lancée, et elle ne s'arrêtera plus, mais conçu au départ sans aucune stratégie d'emploi, Hubert se voit surtout limité à un rôle terrestre pendant un certain temps, jusqu'à ce que la Marine se rende vraiment compte du formidable outil qu'il représente et l'utilise comme il convient. Avec l'expérience il deviendra rapidement une unité d'élite et sera de tous les conflits.

  • 1956 : Crise de Suez, Hubert débarque parmi les premiers.
  • 1960 et 1961 : Le commando se voit confier la protection rapprochée du général de Gaulle durant le putsch de la guerre d'Algérie.
  • 1962 : Il s'installe sur le porte-avions Dixmude.
  • 1965 : Hubert déménage et s'installe dans l'anse du Canier sur la presqu'île de St Mandrier. C'est encore sa base actuellement.
  • 1968 : Nouvelle intervention à l'Élysée pour protéger le président de la République durant les évènements de mai 1968.
  • 1972-1975 : Nombreux exercices à l'île Longue (c'est le début de la Force Océanique Stratégique) et dans le Rhin.
  • 1988 : Assaut de la grotte d'Ouvéa en Nouvelle Calédonie tenue par des rebelles indépendantistes ayant pris des gendarmes en otage. La mission fut un succès et c'est une des actions qui incitèrent à créer le Commandement des opérations spéciales en 1992.
  • 1991 : Participation au Koweït aux opérations de déminage.
  • 1992 : Reconnaissance de plages et de ports à Haïti durant la mission Hortensia.
    Création du Commandement des opérations spéciales réunissant notamment les 5 commandos Marine dont Hubert.
  • 1995 : Protection des installations de tir de Mururoa contre Greenpeace durant l'opération Nautile.
  • 1997 : Mission Alba en Albanie pour récupérer des ressortissants et effectuer des reconnaissances de plages. Mission SFOR en Bosnie.
  • 1999 : Mission KFOR en Macédoine et au Kosovo.

Bien entendu, cette liste est très incomplète, les opérations secrètes faisant partie du paysage d'Hubert.
Mais il est à noter qu'en une période où les opérations de maintien du droit international fleurissent, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les commandos d'Hubert participent de plus en plus à maintenir la paix.

Le Commando Hubert est placé pour emploi sous l'autorité du COS (Commandement des opérations spéciales) crée en 1992.

Hubert est articulé en 2 compagnies :

  • LA 1ère COMPAGNIE est opérationnelle et a pour vocation d'être déployée. Elle est composée de 50 nageurs et se divise en 5 sections (ou escouades) :
    • La section A, cellule de commandement et de contrôle s'occupe du soutien opérationnel de la compagnie
    • La section B a pour mission le contre-terrorisme maritime (CTM) et constitue l'équivalent du Groupe de combat en milieu clos (GCMC) de Lorient. Elle offre le pendant naval du GIGN avec qui elle travaille en étroite collaboration.
    • La section C se compose des équipages de PSM (Propulseurs sous-marins) et d'équipes de maintenance. Elle a pour mission d'amener à partir d'un bâtiment de surface ou d'un sous-marin les équipes de nageurs de combat devant l'objectif.
    • La section D est en charge de la reconnaissance et de l'appui. Ses membres sont des spécialistes en tir et en explosifs qui réalisent de la dérive sous voile et des opérations à la palme. Ils ont pour mission les reconnaissances sous-marines de chenal et de plage et ils s'occupent aussi de l'exploitation des matériels.
    • La section E aligne les équipages des embarcations Hurricane (ou ETRACO)
  • LA 2ème COMPAGNIE sert d'unité d'appui et travaille comme une base arrière. Composée de 30 personnes, elle est organisée en plusieurs subdivisions :
    • Transmissions
    • Énergie / propulsion
    • Commissariat
    • Entretien
    • CDN (conduite des navires)

De plus, le commando aligne une unité navale, le Poséidon, bâtiment-base pour les nageurs de combat et les propulseurs lors des entraînements (14 marins, 200 tonnes, 40 mètres, 12 nœuds)

LE Matériel Utilisé PAR LE COMMANDO HUBERT

  • APPAREILS RESPIRATOIRES
    • Actions Nageurs de combat: Oxygers à circuit fermé
    • Actions Propulseurs: Oxymixgers ou DC-55

     

  • PROPULSEURS Sous-marin

Vostock NG
Emportent 2 nageurs et 100 kg d'explosifs. Longueur: 6m ; largeur: 1m ; masse: 1 800 kg ; vitesse: 6 nds.
Les PSM peuvent être embarqués sur des bâtiments de surface mais aussi dans des conteneurs "valises" fixées sur le pont d'un sous-marin.

Tracteurs sous-marins

  • EMBARCATIONS Semi-rigides

Hurricane : long: 7,33 m ; masse: 2,5 t.; Rayon d'action: 100 Nq ; équipage: 10 commandos + un pilote et un chef de raid ; mer force 5 maxi

EF avec moteur de 90 CV : long: 5 m ; rayon d'action: 60 Nq ; vitesse: 20 nds ;Masse: 800 kg ; équipage: 4 commandos + un pilote ; mer force 3 maxi

Futura avec moteur de 40 CV : long: 5 m ; Rayon d'action: 60 Nq ; Masse: 350 kg ; Vitesse: 12 nds ; Equipage: 6 commandos + un pilote ; Mer force 3 maxi

Kayaks de mer Nautiraid : vitesse: environ 2 nds ; rayon d'action: 10 nautiques.

  • Bâtiment-BASE

A 722 Poséidon : long:40,5 m ; larg: 7,20 m ; déplacement: 200 t. ; vitesse: 13 nds ; équipage: 42 h.
Caisson de décompression et grue hydraulique

  • ARMES D'INFANTERIE

- Revolvers Smith & Wesson
- PA P-226 avec laser ou lampe Surfire
- PM HK MP-5 SD 3 et A 5
- Fusils d'assaut G-3
- Famas
- M-16/M-203
- Fusils à pompe navalisés Remington 870
- Mitrailleuses légères Minimi
- Fusils de précision FR-F2
- MacMillan M-87
- etc...

Augustin Hubert, né le 5 mars 1918 à Nantes, était issu d'une famille d'officiers de carrière. Son père, officier  d'infanterie, volontaire pour l'aviation, avait été tué en combat aérien au-dessus de Verdun, en 1917; il ne connut pas ce fils qui portait son prénom. En 1939. alors qu'il prépare son entrée à Saint-Cyr, Augustin Hubert est mobilisé dans le 5ème Régiment d'infanterie, à Maisons-Laffitte. Ses quatre frères plus âgés sont déjà dans l'armée ; Augustin Hubert, simple soldat, passe le concours d'admission au peloton d'E.O.R. Reçu en mai, il sera nommé aspirant le 25 août 1940 et immédiatement démobilisé. Durant toute cette première phase de la guerre, il n'aura fait que ses classes. Soucieux de servir la France, Augustin Hubert va s'engager dans les Chantiers de jeunesse. Peu après, toujours volontaire, il est affecté au chantier d'Afrique n°106, en Tunisie.

A la fin d'avril 1941, arrivé à Bir-BouRekba, il apprend rapidement à parler arabe. Il est enthousiasmé par son contact avec la population et les hommes de troupe locaux, et suit l'école de cadres des Chantiers de jeunesse. Avec le débarquement américain en Afrique du Nord, les événements s'accélèrent. Nommé chef de groupe. il est employé comme instructeur dans différents centres en Algérie. Accédant au grade supérieur en novembre 1943, il s 'inscrit volontaire pour des missions spéciales. Retrouvant a Alger deux de ses frères qui servent dans l'armée d' Afrique, il embarque à bord d'un cargo, le 25 décembre l943 en direction de l'Angleterre. Une entreprise qui ne se révèle guère concluante après quelques semaines passées à Londres. Arrivé plein d'enthousiasme, pensant être parachuté presque immédiatement en France, il découvre la rigueur des contrôles appliqué a tout nouvel arrivant, surtout en cette phase finale de la guerre. Cependant. après un séjour dans le camp des forces terrestres de Camberley, il se porte volontaire pour un commando. Il y est envoyé en mars 1944, avec le grade de sous-lieutenant. Rapidement affecté à une "troop" de 60 hommes sous les ordres du lieutenant Amaury, il rejoint à la fin de mars le camp de Werexhan, au pays de Galles. Le groupe est déjà sur-entrainé, et le premier cross, de 7 miles, est pour le jeune Hubert difficile à terminer ! Mais il s'accroche et, plus tard, fait partie des élus transférés à Creen Park, dans le Sussex. Immédiatement, il participe avec la " troop " d'Amaury à l'exercice de répétition de l'opération Overlord, sur les côtes d'Écosse, à Nairn. Ses dernières journées avant le Jour J se passent à étudier les cartes et photos de ce coin de l'Hexagone où il devra débarquer à la tête d'une sous-section parmi les premiers Français combattants.

Il participe à l'assaut contre le casino où semble s'être concentrée toute la résistance ennemie. Soudain, alors qu'il  arrose méthodiquement la défense adverse de sa mitrailleuse, Hubert reçoit une balle en pleine tête, tirée par un " sniper " posté en embuscade sur les hauteurs du casino. Non loin de là, le capitaine-médecin Lion est abattu alors qu'il tente de faire une piqûre à un blessé vers lequel il avait rampé. Atteint mortellement à la tête, son corps ne sera retrouvé dans les dunes de Riva-Bella qu'après la reddition allemande, obtenue en quelques heures malgré la violence des combats.

Le lieutenant Augutin Hubert a été cité à l'ordre de l'armée de mer et fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume.

SOMMAIRE